Rapport de la conférence du 29 Juin 2009
IRAN : LE CHOIX DEMOCRATIQUE
Lieu : Mairie du 13 ème 1 Place d’Italie 75013 Paris, ouverture des portes 17h30
Début de conférence : 19h00
Fin de conférence 21h15
Dispositif de sécurité important, filtrage, scann, fouille etc
Nombres de personnes présentes : environ 800
Animé par :
Michel Taubmann : Rédacteur en chef de la Revue le Meilleur des Mondes
Julie Coudry : ancienne présidente de la Confédération Etudiante.
Intervenants :
Setare Enayatzadeh,Corine Lepage, Jérome Coumet, Chahdortt Djavan, Jean-Marie Le Guen, Bernard-Henri Lévy, André Glucksmann, Sihem Habchi, Laurent Berail, Baki Youssoufou, Ladan Boroumand, Dominique Sopo,mohamed Sifaoui, Reza Palhavi.
Présentation des intervenants :
Setare Enayatzadeh :Universitaire, doctorante en philosophie politique qui parcours l’Iran en vue de faire un bilan de la condition sociale et politique et d’envisager l’illégitimité politique et religieuse de l’actuel régime iranien..
Corrine Lepage : Avocate et élue MODEM
Jérome Coumet : Maire du 13e, Conseiller de Paris - Groupe socialiste
Jean-Marie Le Guen: Député de la 9e circonscription de Paris.
Chahdortt Djavan : Ecrivaine féministe engagée dans la lutte contre la République Islamique d’Iran.
Sihem Habchi : Présidente du mouvement Ni Pute Ni Soumise
Laurent Berail : Fondateur de la MANU
Baki Youssoufou : Président de la Confédération Etudiante.
Ladan Boroumand : Ancienne chercheur à International Forum for Democratic Studies et co-fondateur de «Iranrights »
Dominique Sopo : président de SOS-Racisme
Mohamed Sifaoui, journaliste
Présentation
Au regard de la composition des intervenants, la parole est essentiellement donnée aux femmes et à raison. Neda d’abord, le débat sur le port de la burka en France et dans le monde ensuite; la femme et sa dignité sont en jeu.
C’est au travers de ce prisme féminin que l’on est capable de mettre en perspective le carcan qui pèse sur les droits humains qui se doivent être universels: sur Terre, nous ne sommes pas tous habilités à prononcer le mot de liberté sous peine d’être pendus, condamnés à mort, humiliés. Les récents évènements en Iran mettent à mal et bouleverse le monde perse.
Aussi, l’accent est à mettre sur les droits fondamentaux des êtres humains, il n’y a ni homme ni femme, mais des êtres à mettre à la hauteur d’une existence digne, libre et libérée du poids de la servitude dogmatique imposée par les régimes tels que ceux que l’on connaît, mais surtout, ici et au regard du monde entier la République Islamique d’Iran ne peut que se couvrir de honte en condamnant des étudiants qui ne recherchent rien d’autre que la vérité et la liberté pour reprendre les termes d’André Glucksmann.
Cette explosion électorale et la remise en question du suffrage du 12 Juin 2009 révèlent au grand jour cette société mise à mal qui n’a cessée de se nécroser depuis maintenant trente ans; société qui s’aperçoit de l’illusion républicaine, de l’illusion religieuse avec un régime qui n’est qu’une « mascarade politique et religieuse » Setare Enayatzadeh.
Le choix démocratique est le choix auquel le peuple iranien aspire, il faut à tout prix en finir avec ce régime, le peuple s’est aperçu qu’il « était un corps politique à part entière et c’est comme cela que toute Révolution commence » B-H.Lévy
Il n’est pas question de faire une fixation sur l’éventuel trucage de ces élections mais sur l’illégitimité même de ce type d’élection et par extension de la totalité du système juridico-théologique de cette République Islamique. Comme nous le rappelle très judicieusement S.Enayatzadeh qui dit élection ne dit pas forcément démocratie.
Le deuxième point important est celui de savoir qu’il ne faut pas faire de Moussavi un pendant du changement pour la démocratie et des droits fondamentaux, comme l’a fait remarqué Chahdortt Djavan; Moussavi est « l’homme de la République Islamique » c’est un adversaire politique d’Ahmadinejad mais un partisan du système qui rappelons le était un favori du Rahbar-e enqelāb Khamenei- le Guide de la Révolution Islamique- qui est à la tête de ce régime .
Bilan,synthèse
Il faut donc bien mettre en évidence la tonalité de la présente conférence et la direction prise par celle ci.
Il faut bien mentionner, que contrairement aux qu’en dira t-on cette conférence n’était pas l’objet d’une quelconque glorification des Palhavi. Comme il en a en été fait mention en début de conférence, aucune filiation ou attache politique particulière n’était reliée de façon directe ou indirecte à cette conférence.
Il s’agissait précisément de comprendre le régime actuelle et ses dérives. C’est une conférence qui s’est déroulée face à un public politique des plus composites.
Les intervenants ont surtout mis les derniers évènements iraniens au sein d’une perspective historique, philosophique et politique. La parole était donnée donc à la raison et non à la passion. Tout en essayant de comprendre les détours et les contradictions du régime, il a semblé nécessaire de voir en quoi ces évènements s’inscrivent dans l’Histoire, et en quoi peuvent-ils présager d’une fin du régime. Les Mollhas deviennent étranger au régime, voici un des premières nécrose.
Ce processus s’établie par différenciation et dissociation avec l’identité populaire qui ne trouve même plus d’analogie politique et religieuse en ces chefs spirituels.
Il nous est aussi impossible, à nous occidentaux de poser le mot élection au sein du champ sémantique que l’on lui reconnaît. Ces élections sont des non-élections, le choix n’existe pas, c’est l’illusion du choix.
En effet, le système politique de l’Iran est construit de telle sorte que seul un citoyen qui a pu validé sa candidature auprès du Conseil des Gardiens de la Constitution peut présenter sa candidature aux présidentiels.
Le Conseil des Gardiens de la Constitution est constitué de 12 membres ; 6 religieux (clercs) nommés par le Guide et 6 juristes élus par le Majlis sur proposition du pouvoir judiciaire (dépendant du guide), sa principale fonction est de veiller à la compatibilité des lois à la Constitution et à l'islam.
Il a semblé aussi nécessaire de revenir sur la définition de citoyenneté et d’éligibilité. En Iran plusieurs conditions sociales sont nécessaires pour pouvoir prétendre à faire examiner sa candidature.
Ces éléments constitutionnels de la République Islamique d’Iran ne sont pas étonnants, cependant il a semblé nécessaire de les évoquer pour bien comprendre les institutions iraniennes aujourd’hui révélées au grand jour comme ineptes .
« La démocratie est en marche »B-H.Lévy En ces termes, il est nécessaire de voir une Iran qui est en train de déchirer sa structure; c’est alors la confusion et l’imbroglio politique qui règne dans les institutions iraniennes aujourd’hui qui ont même été jusqu’à menacer Moussavi d’emprisonnement qui est pourtant un partisan du régime.
Aussi, les intervenants, à la fois porte parole des libres penseurs iraniens et porteur des valeurs démocrates de la République, sont convaincus que la « France et la communauté internationale peuvent le faire » dixit Chahdortt Djavan. En effet, un appel de solidarité et de soutien actif des grands pays démocrates ont été évoqué. Sur le régime actuel iranien ont été posé des mots tels que dictature et totalitarisme, tout en y joignant une argumentation précise.
Enfin, Reza Palhavi s’est exprimé en tant que messager de la démocratie et de l’unification du peuple iranien. Il a voulu d’abord exprimer sa détermination à croire en un peuple iranien dépassant les clivages politiques qui les séparent. C’est dans l’unité dit-il que le peuple iranien sera en mesure d’opérer un changement. Il a par la suite appeler les Etats-Unis et l’Europe a exercer une pression politique et économique
Liens utiles :
http://www.iranrights.org/
http://mondeiranien.blogspot.com/
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