Accéder au contenu principal

Le petit Shah est mort ...


De gauche à droite:
Princesse Leila, Prince Ali Reza Pahlavi,
Princesse Farahnaz, sa Majestée Reza Pahlavi et
son épouse Yasaman




A seulement 44 ans, le fils cadet de sa Majestée Mohammad Reza Pahlavi, dernier Shah d'Iran, Ali Reza Pahlavi, s'est suicidé, le 4 janvier 2010. Son frère, Reza Pahlavi, héritier du trône déclare : «C’est avec beaucoup de chagrin que nous informons nos compatriotes du décès du Prince dans la nuit de lundi à mardi.» Il ajoute : «Comme des millions de jeunes Iraniens, il était profondément perturbé par tous les maux frappant sa chère patrie, portant aussi le fardeau de la perte d’un père et d’une soeur au cours de sa jeune vie».
Ce suicide était apparemment la suite logique d'une longue et pénible dépression. La famille Pahlavi avait déjà dû surmonter la disparition de la princesse Leila en 2001, disparition qui, elle aussi, était largement dû à la douleur de l'exil et la souffrance découlant du terrible constat de ce que l'Iran est devenu, entre les mains des mollahs.

Dans ce contexte de terrible douleur, un seul constat réjouissant : l'information a été très rapidement et très largement diffusée dans toute la presse internationale. La famille n'est pas morte, et suscite encore l'intérêt et l'attention de l'opinion internationale. Tel n'est bien évidemment pas le cas sur place, en Iran, mais au-delà du filtrage de l'information, il faut bien garder à l'esprit que les individus les plus ouverts et les plus prometteurs pour un avenir meilleur sur place, sont des produits d'une société iranienne redessinée par l'actuel régime, et sont tout de même passés par le crible d'un système éducatif qui aura réussi à diminuer l'importance de l'alternative Pahlavi pour l'Iran, et à incriminer tous les versants de la politique menée par la famille depuis 1925, de sorte qu'elle ne puisse, aujourd'hui et sur place, être portée en haute estime par les esprits même les plus éclairés...


Commentaires

benji a dit…
Oui, nouvelle tres triste, en plu lorqu'il s'agit d'un suicide.
Mais il est vrai qu'il faut saluer que la nouvelle a été bien diffusée :)
sety a dit…
merci Benjamin pour ton empathie :)
j'espère que ça donnera du courage à son frère

Posts les plus consultés de ce blog

Diaspora juive et diaspora iranienne.Vues des iraniens de France sur les Juifs et sur Israël.

Le précédent numéro esquissait une introduction comparative entre la diaspora iranienne et la diaspora juive. Quelques questions portant notamment sur l’avis des iraniens de France quant à la politique anti-israélienne de leur pays d’origine avaient été posées. Nous comptons apporter ici des réponses élaborées à partir de propos recueillis auprès d’iraniens de France issus de milieux très différents, et de confessions différentes [1] . Il s’agit plus ici d’une investigation analysée que d’une analyse théorique. Les iraniens de France partagent-ils la position d’Ahmadinejad sur l’illégitimité de l’existence de l’état hébreux ? Quels sont leurs rapports avec les membres de la diaspora juive de France ? Ont-ils la même définition de l’identité que les juifs de France ? Les positions politiques et les mentalités des iraniens de France sont-elles très différentes de celles de leurs familles restées en Iran ? Pour pouvoir ériger des réponses générales, pour arriver au plus près de la réalité...

CETTE ETOILE A MON BRAS

A commander sur : http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/enayatzadeh-setare/cette-etoile-a-mon-bras-roman,28589243.aspx « Nous étions nombreux à avoir ce gène ethniquement transmissible du nom de judaïsme... Vivre avec, c'était rejoindre le clan des anormaux, des handicapés, des sous-hommes. C'est la raison pour laquelle on avait décidé pour notre bien qu'il était préférable d'être mort. Vivre avec une telle tare c'était comme avoir l'apparence d'un homme sans en avoir la dignité (…) Alors j'ai tout simplement décidé de commettre le crime pour lequel on m'avait accusé à tort, histoire de n'être pas condamné pour rien: j'ai endossé la déloyauté qu'on attribue généralement aux juifs, j'ai changé de nom et de pays pour, dans un premier temps, échapper à l'ennemi alors qu'il n'était pas assez puissant pour m'arrêter… » Heinrich fuit sa vie pour dessiner l’histoire de sa mort. Il est vite rattrapé par le devoir, et ce der...

IRAN : autopsie du chiisme politique

photo Pascal Béliard Essai d'Amélie M. Chelly, préfacé par Farhad Khosrokhavar, sur l'avenir de la République islamique d'Iran, aux Editions du Cerf (7 mai 2017) La révolution iranienne de 1979 est-elle parvenue à réaliser son rêve d’une société gouvernée selon des préceptes religieux ? En d’autres termes, a-t-elle réussi à fusionner, en un même corps, le politique et le religieux ? Selon Amélie Chelly, la réponse ne souffre aucune ambiguïté : en faisant du chiisme un outil politique, les dirigeants iraniens ont non seulement dévoyé les piliers de la religion traditionnelle, mais encore ont échoué à fonder un système durable et crédible. En remontant aux origines du régime des mollahs, en étudiant toutes les étapes du dévoiement du culte et des préceptes, elle montre comment les dirigeants iraniens ont systématisé la confusion entre la sphère publique et la sphère privée, rendant illisible la juste place, la fonction et la nature même de la foi. Et ce ...