photo Pascal Béliard |
La révolution iranienne de 1979 est-elle parvenue à réaliser son rêve d’une société gouvernée selon des préceptes religieux ? En d’autres termes, a-t-elle réussi à fusionner, en un même corps, le politique et le religieux ?
Selon Amélie Chelly, la réponse ne souffre aucune ambiguïté : en faisant du chiisme un outil politique, les dirigeants iraniens ont non seulement dévoyé les piliers de la religion traditionnelle, mais encore ont échoué à fonder un système durable et crédible. En remontant aux origines du régime des mollahs, en étudiant toutes les étapes du dévoiement du culte et des préceptes, elle montre comment les dirigeants iraniens ont systématisé la confusion entre la sphère publique et la sphère privée, rendant illisible la juste place, la fonction et la nature même de la foi. Et ce jusqu’à la rendre inopérante.
Dans ce contexte de détournement du chiisme traditionnel a émergé une génération d’intellectuels pour qui la place de l’islam est à réinventer. C’est donc à un nouveau mouvement de sécularisation qu’il faut s’attendre.
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