Aujourd’hui l’Iran effraie. On écrit frénétiquement, comme pour apaiser sa crainte en même temps qu’on l’alimente. Nucléarisation, violent rejet de l’occident, l’humiliation comme condition féminine… l’Iran se ferme officieusement. On ne visite plus l’Iran par peur d’être pris pour le journaliste qu’on n’est pas, à cause de notre teint trop clair, ou de l’hésitation dépaysée que nos pas dessinent sur une terre plusieurs fois millénaire. Cependant, qu’il s’agisse des images qui nous sont diffusées à profusion, ou des innombrables publications sur l’Iran qui jonchent les meilleurs étals des plus grandes librairies, proposant des fines analyses géopolitiques, il nous semble que la notion d’iranité, notion qui tient pourtant toutes les conditions géopolitiques et historiques entre ses mains, n’est pas effleurée. Les traits de l’Iran sont épurés par l’occident au point d’en faire une œuvre minimaliste privée de ses reliefs et de ses couleurs. On n’a pas moins de douze groupes ethniques et a...
Etudes sur le monde iranien et observations sociologiques sur les islams politiques