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Affichage des articles du août, 2008

L’occidentalisation : composante incontournable de l’identité iranienne

Le titre peut surprendre. En effet, on n’a pas l’habitude de faire la part belle au processus d’occidentalisation dans la société iranienne, ou dans l’élaboration de la pensée iranienne. Pourtant, elle est une composante encore incontournable tant en tant qu’élément directement actif, qu’en tant qu’élément auquel on doit l’action indirecte par la négation. En effet, le rejet, la focalisation des attentions sur un élément qu’on rejette, ne laisse pas indemnes les structures des orientations sociales, ou plus largement, les mentalités. Il nous semble pourtant qu’avant d’aborder le caractère fondamental de la négation, une analyse historique du rapport de l’Iran à l’occidentalisation dans la période pré-révolutionnaire soit incontournable. En effet, la fierté d’avoir rattrapé un retard immense sous le règne du Shah fait partie de la reconnaissance identitaire d’une grande majorité d’iraniens, que ceux-ci soient attachés aux souvenirs de la monarchie ou qu’ils y aient été clairement opposé

L’identité iranienne sous la diversité culturelle

Amélie Chelly, doctorante à l'EHESS Le sentiment national iranien traverse avec une grande puissance toutes les générations, tous les milieux sociaux, et de façon plus surprenante encore, tous les milieux politiques, même les plus farouchement opposés à l’actuel régime. Sur quoi repose un tel sentiment si on examine le caractère mosaïque du territoire iranien ? Une douzaine de grands groupes ethniques foulent le sol perse (environ quatre-vingt ethnies en tout), autant de langues vivent au sein du territoire, et plus étonnant encore à considérer l’unité du sentiment nationaliste, les communautés y sont bien vivantes et le sens de l’appartenance assez puissant. On compte effectivement seulement 50% de perses pour 24% d’azéris, 8% de gilakis, 7% de kurdes, 2% de lors (bien que ceux-ci sont souvent associés au peuple kurde) et autant de baloutches et de turkmènes ; 3% de la population réunissant des populations arabes, juives, assyriennes, arméniennes ou encore georgienne. La popula