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Articles

Affichage des articles du mars, 2008

introduction à l'idée d'identité iranienne

Aujourd’hui l’Iran effraie. On écrit frénétiquement, comme pour apaiser sa crainte en même temps qu’on l’alimente. Nucléarisation, violent rejet de l’occident, l’humiliation comme condition féminine… l’Iran se ferme officieusement. On ne visite plus l’Iran par peur d’être pris pour le journaliste qu’on n’est pas, à cause de notre teint trop clair, ou de l’hésitation dépaysée que nos pas dessinent sur une terre plusieurs fois millénaire. Cependant, qu’il s’agisse des images qui nous sont diffusées à profusion, ou des innombrables publications sur l’Iran qui jonchent les meilleurs étals des plus grandes librairies, proposant des fines analyses géopolitiques, il nous semble que la notion d’iranité, notion qui tient pourtant toutes les conditions géopolitiques et historiques entre ses mains, n’est pas effleurée. Les traits de l’Iran sont épurés par l’occident au point d’en faire une œuvre minimaliste privée de ses reliefs et de ses couleurs. On n’a pas moins de douze groupes ethniques et a

Diaspora juive et diaspora iranienne.Vues des iraniens de France sur les Juifs et sur Israël.

Le précédent numéro esquissait une introduction comparative entre la diaspora iranienne et la diaspora juive. Quelques questions portant notamment sur l’avis des iraniens de France quant à la politique anti-israélienne de leur pays d’origine avaient été posées. Nous comptons apporter ici des réponses élaborées à partir de propos recueillis auprès d’iraniens de France issus de milieux très différents, et de confessions différentes [1] . Il s’agit plus ici d’une investigation analysée que d’une analyse théorique. Les iraniens de France partagent-ils la position d’Ahmadinejad sur l’illégitimité de l’existence de l’état hébreux ? Quels sont leurs rapports avec les membres de la diaspora juive de France ? Ont-ils la même définition de l’identité que les juifs de France ? Les positions politiques et les mentalités des iraniens de France sont-elles très différentes de celles de leurs familles restées en Iran ? Pour pouvoir ériger des réponses générales, pour arriver au plus près de la réalité

Iran : Les mollahs aussi critiquent le régime des mollahs.

L’hoyatoleslam Mohsen Kadivar. Opposant au régime, Il entend sauver la religion de l’emprise politique. Un clerc contre le régime des clercs. Mohsen Kadivar est un théologien chiite respecté. Il s’est présenté aux élections de 2005 qui ont donné Mahmoud Ahmadinejad vainqueur. On peut ainsi résumer son mot d’ordre et l’idée qui aurait orienté sa politique s’il avait accédé à la présidence : l’imposition des lois de la Charia, loin de ramener les musulmans dans les mosquées, les en détourne. Cette position, non seulement rationnelle mais fondée sur des constats, a valu au théologien de se retrouver incarcéré, le temps des élections… Un des nombreux paradoxes de l’actuel Iran réside dans ce fait : depuis que l’Islam règle la sphère du politique, on se détourne de la religion. On n’a plus peur de la punition de Dieu, seulement de celle d’un Etat très répressif. La justice répressive à la main si lourde, qu’elle se met à occulter Dieu, alors que c’est au départ en son nom qu’e

Femmes d’Iran, lever le voile sur les contradictions

Les nouveaux sites Internet de partage de vidéo, tels Youtube ou Dailymotion, regorgent de scènes de lapidation de femmes iraniennes ayant commis un adultère ; nos chaînes télévisées et nos journaux, d’articles rapportant l’histoire de jeunes filles condamnées à être pendues, pour avoir eu des rapports physiques avant le mariage. La femme de l’Iran de la République islamique est effectivement associée à la sexualité en même temps qu’on tend perpétuellement à l’en dissocier. Tel est le grand paradoxe : au plus la femme est vertueuse d’un point de vue religieux, au plus elle voit de la sexualité là où une occidentale ne l’aurait pas vue : au plus elle va loin dans la volonté d’être islamiquement vertueuse, dans la façon de se vêtir par exemple, au plus elle crée un rempart contre l’inspiration sexuelle qu’elle porte en elle. Se couvrir des pieds à la tête, c’est avoir une conscience quasi obsessionnelle de son caractère sexuel, et n’être plus réduit qu’à lui. C’est notamment la raison po

Le conflit israélo-palestinien vu d’Iran

Les positions radicales de l’Iran depuis 1979 sur l’illégitimité de l’Etat d’Israël, et par conséquence logique, sur le devoir de soutenir les palestiniens, laissent peu de place à l’idée d’une éventuelle sympathie d’une partie de la population iranienne pour la cause israélienne. La propagande anti-israélienne menée par l’Etat est telle qu’on envisage volontiers l’idée d’une population rangée derrière la politique extérieure héritée de Khomeyni. Les affiches présentant des drapeaux israéliens brûlés au nom de la paix, les débats télévisés, ou encore les propos tenus par le producteur de la fameuse série, dont nous avons parlé dans le précédent numéro, Madar Zefr taradjé, visent à distinguer antisémitisme et anti-sionisme, et à construire l’idée d’un génocide palestinien par les juifs sur le modèle du génocide juif par les nazis, pour mieux condamner le sionisme. Ce n’est pas sans raison que le héros de cette série est irano-palestinien : il porte tout le mérite de l’Iran d’avoir sauvé